On court tous après quelque chose... Que ce soit après un défi, un chrono, une revanche, pour découvrir, se dépasser, se retrouver... ou encore pour battre un record 😉, ou même pour tout ça à la fois! Le semi-marathon du Val de Marne n'était pas prévu au programme dimanche dernier. Nous étions Renaud et moi déjà inscrits ce jour-là aux 10km d'Aubergenville dans les Yvelines.
Mais revenons sur cette histoire de record...

C'est en consultant par hasard le site du club il y a 3 ou 4 ans, que je suis tombée sur la fameuse page des "records club". Du 100 m à la "No Finish Line", les athlètes de Vaux-Le-Pénil Athlétisme ont établi en 30 ans de jolies marques! Mon œil s'est attardé sur les distances qui étaient à ma portée. Ceux qui me connaissent savent qu'il ne m'en faut pas plus pour éveiller l'esprit joueur qui sommeille en moi. Ne me lâchez jamais dans un casino, trop risqué...
J'ai commencé par mettre une pièce sur le record féminin du 20 km, puis celui du 10, puis du marathon, … et tant qu'on gagne, ben on joue 🤩.
Mais voilà, celui du semi-marathon faisait de la résistance. Alice Kerromen avait placé la barre haut en 1996, en signant un joli 1h27'14. Je n’ai pas connu Alice Keromen, pas plus que Renaud qui en est pourtant à sa 17ème licence au club. Mais elle peut dire qu’elle m’en aura fait baver avec son record !
Déjà 3 tentatives, et 3 fois je m'y heurte: 1h27'40 à Nogent en 2016, 1h27'36 à Paris en 2018, 1h27'54 contre le vent à Montargis il y a 15 jours... Pas mal, pas loin, mais jamais atteint!!!!

Dimanche 24 mars, les conditions sont bonnes, l'entrainement est là comme jamais (960 bornes courues depuis janvier), le parcours est roulant…alors au dernier moment on change nos plans. Aubergenville attendra, direction Choisy-le-Roi.

Seul hic, pas de bol niveau calendrier féminin. J'ai mal au ventre, le souffle court, le cœur qui monte dans les tours au moindre effort. Du coup la tête n'y est pas vraiment ! Renaud tente de me persuader que ça va passer. Courage Emmie, t'as de nouveau rendez-vous avec Alice aujourd'hui!

Départ du semi-marathon à 9h. Il y a beaucoup de monde, le plateau est relevé comme toujours sur ce semi. Ça part très vite. 3’50 au 1er kilo. On temporise ensuite pour ne pas se mettre trop vite dans le rouge. Renaud est près de moi. Rien qu’en m’entendant respirer, il a déjà compris. Rien ne va 😱. Au ravito du 10ème, après m’être déjà posée une première fois au 7ème, je m'arrête sur le côté. Terminé, je suis trop mal. On rentre à la maison. Tant pis.

Sauf que Renaud n’est pas du tout d’accord. « Put... NON! Tous ces entraînements sous la flotte, tous ces kilomètres dans le froid, la nuit, les tours de piste jusqu’à vomir….t’y penses !!! ». Quelques secondes de négociation, peine perdue, je repars un peu colère. Mais contre toute attente, cette petite coupure m'aura fait du bien. Je suis définitivement un vrai diesel. Pas centbornarde pour rien...
Il m’aura fallu pas moins de 15 bornes pour me sentir à peu près bien. Au 18ème je suis enfin rentrée dans ma course (la carotte de l'arrivée qui approche aide aussi!). C’est maintenant Renaud qui a presque du mal à suivre. Comme quoi en course, tant qu’on n’a pas franchi la ligne, rien n’est définitivement joué.
Dernière ligne droite sur le stade, au sprint, regard braqué sur le chrono au loin. Ça va le faire! 1h26’24s. Je suis allé le chercher loin celui-là, au bout de moi-même, avec les tripes, et surtout avec Renaud.

Désolée Alice ! Il aura fallu s'y mettre à deux, mais cette fois on t'a mis 50 secondes !

Quelque soit son niveau, un record perso c’est beau et c’est précieux.

Parce qu’il n’y a que vous qui savez vraiment la volonté et l’énergie qu’il vous a fallu pour aller le chercher.
Plus vous avez souffert pour aller le chercher, plus vous l'appréciez.

Me concernant, je vais le savourer un moment celui-là...

Emmie